Un vertigineux concert vidéo-électronique
Sandglasses (sabliers) est composé d’un geste. Un geste ample d’une grande mesure de temps : cinquante-cinq minutes durant lesquelles le mouvement horizontal des archets tisse une toile sonore riche et complexe. De l’aigu initial, le son glisse lentement vers le grave, démultiplié par un écho informatique de plus en plus prégnant, qui supplante les instrumentistes avant de s’effacer. Les quatre violoncelles à l’œuvre dans Sandglasses construisent ainsi une arche qui envahit progressivement tout l’espace acoustique.
Mais la pièce est également composée à quatre mains. Celles de Justé Janulyté et celles de Luca Scarzella, artiste associé au projet dès son origine. Quand la compositrice énonce un principe : « Sandglasses explore les dimensions acoustique, visuelle et symbolique d’un sablier, en tant que phénomène. Musicalement, l’idée est concrétisée par un canon polytemporel… », le vidéaste le complète : « placés dans des cylindres translucides, les violoncellistes sont complètement enveloppés par les images vidéo (…). Musique et vidéo sont ainsi étroitement liées, linguistiquement autant que physiquement ».
Le résultat de cette association est une extraordinaire et lancinante expérience sonore et visuelle. Face à cette œuvre multidimensionnelle, hypnotique, les repères de l’auditeur sont brouillés par sa perception modifiée du temps et de l’espace.
Représentations :
9 et 10 février 2018 : Paris, La Gaîté Lyrique