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JOJO
Après une heureuse rencontre de travail avec Philippe Minyana, nous avons décidé de créer ensemble un spectacle musical élaboré autour d'un fait divers lu dans un journal. Le héros pourrait s'appeler Jojo. Un simple émigré ? Un Martyr ? Il quitte son pays, il perd sa femme, ses dents, ses reins, ses poumons, son travail et il meurt… Il y aura aussi Martin Antonio, l'ami, et Moïse Benamoun, l'ennemi, et Gloria Khatschaki et Bianca Rossi et Paca, la sœur, et d'autres, Brigitte Louis, Cochin, Madame Monaco : d'autres pauvres… J'imagine une forme tragi-comique et opératique, la musique jouant le fait divers comme une liturgie dérisoire consacrée non pas seulement à un immigré qui s'affaiblit progressivement jusqu'à la mort, mais plus généralement à l'homme qui n'a jamais été visité par la grâce. On y trouvera donc, mêlées dans une sorte de contrepoint, la voix tragique, la voix dérisoire et comique, la voix railleuse et infernale, la voix religieuse et enfin la voix quotidienne - des papiers d'identité et des colonnes de journaux. Il y aura des monstres rampants, des rescapés de l'enfer, des déesse céleste : le cirque du monde comme dans un retable ancien. Georges Aperghis. |
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