PHILOMELA Music/théâtre en cinq actes Philomela (CD), 29 Octobre 2009 Christine Labroche Lire la critique de ConcertoNet.com Philomela (CD), 27 Novembre 2009 Andrew Clement Lire la critique du Gardian La tapisserie musicale de James Dillon, 5 Octobre 2004 Christian Fruchard, Dernières Nouvelles d'Alsace Objet scénique singulier, assurément, et lyrique non moins, «Philomela» de James Dillon fut, à Strasbourg au TNS samedi, l'avant-dernier rendez-vous de Musica 2004. Fascinante et horrifique fable Choisissant parmi les suggestions fascinantes de l'horrifique fable, Dillon et Rambert focalisent les cinq actes ininterrompus de Philomela sur la transmutation à laquelle est réduite l'héroïne. La tapisserie, patient artisanat à l'enjeu crucial, remplace l'exhalaison naturelle du chant, comme le labeur de création artistique se substitue à l'impuissance de la parole : le tissu orchestral figure, en longues séquences superbement inventives, le filage d'une révélation progressive, alternant avec les scènes chantées ou déclamées. (…) Il y a dans ce dispositif de quoi frustrer quelques attentes - certains le manifestèrent. Et il est vrai que, mis à part la brève intrusion stylisée des actes sanglants et un recours répétitif aux allusions vidéo, la dramaturgie se limite à une errance hiératique parmi les musiciens, sans que pour autant on ait le loisir de s'accrocher au texte dû à Dillon lui-même, combinaison ardue de Shakespeare et Burroughs. Reste la surabondance d'une musique qui, dans ses va-et-vient entre intermèdes effervescents et tapis sonore suggestif, ne cesse de capter l'attention, tout comme l'exploration des ressources vocales les plus variées. Anu Komsi affronte en colorature aguerrie les escarpements redoutables du rôle-titre. Susan Narucki (Procné) et Lionel Peintre (Térée) ont une présence scénique et vocale formidable. Jurjen Hempel et les musiciens de l'ensemble portugais Remix sont les tisserands minutieux d'une étoffe orchestrale qu'ils savent rendre chatoyante. La résistance, la révolte et l'utopie, 1 Novembre 2004 Patrick Szersnovicz, Le Monde de la Musique, N°292 (…) L'Ecossais James Dillon, né en 1950, qualifie de "Music/Théâtre" son premier opéra (2002-2004), d'après Sophocle et Ovide. Interprétée - remarquablement - par Anu Komsi (Philomèle), Susan Narucki (Procné), Lionel Peintre (Térée) et le Remix Ensemble de Porto dirigé par Jurjen Hempel, l'œuvre souffre d'une mise en scène discutable (Pascal Rambert) et d'une structure narrative trop linéaire, bien que ne respectant pas le déroulement de la légende. Mais si l'histoire se déplie en "séquences d'atmosphères", le discours orchestral se déploie avec une telle effervescence, une telle densité, une telle originalité dans le propos qu'il semble seul conduire l'action. (…) "Philomèle", mise en chantier inaboutie d'un mythe grec sanglant, 30 Avril 2005 Pierre Gervasoni, Le Monde Pour son premier ouvrage scénique (commandé par T&M, structure de théâtre musical, et créé au Portugal, à Porto en septembre 2004), l'Anglais James Dillon, né en 1950, s'est inspiré d'un épisode sanglant de la mythologie grecque. (…) Amie du chant Aux conventions du genre, Dillon oppose une "forme imparfaite" d'art lyrique sous la double ascendance de la musique baroque et du théâtre Nô. Il en résulte un vaste chantier (avec des câbles de casques audio ou de moniteurs vidéo qui pendent en fond de la scène) de cent minutes, où divers moyens d'expression se cherchent et s'évitent sur un plateau occupé par dix-huit instrumentistes. Auteur du livret, James Dillon s'est escrimé, avec le metteur en scène très conceptuel Pascal Rambert, à dissocier les différentes composantes de l'opéra. En pure perte. Le texte, aux qualités principalement poétiques, ne sort pas grandi de la distanciation opérée, entre autres, par de longs interludes symphoniques. (…) Et le spectacle, à dominante abstraite, ne tire aucun bénéfice des anecdotiques gros plans (mains, détails instrumentaux, têtes de perroquet) offerts en quatre exemplaire par la vidéo. Dommage, car la partition comporte de nombreuses pages de toute beauté mues par une véritable énergie dramatique. |