Et si la réalité, la vie, ne s’appréciait que par son commentaire ? Et si la musique, le théâtre n’était que le commentaire de ce commentaire ? Ces questions, à l’infini, se posent dès qu’il s’agit d’observer, de rendre compte et puis, à force de strates successivement déposées, se perd le contour de ce à quoi il est fait référence. Commentaires de Georges Aperghis est-il un objet à écouter, à voir ? Est-ce un concert mis en scène ou plutôt du théâtre mis en musique ? Y a-t-il une action ou une succession de séquences figure-t-elle l’action en elle-même ? Il y a d’abord la musique et ces textes qui viennent l’interrompre, ces emprunts à Flaubert ou à Stendhal, ces histoires que relate Philippe Minyana. Il y a sept interprètes : quatre musiciens qui forment au devant de la scène un petit orchestre, baroque et forain, disposé à jouer ou à suspendre son cours, un chanteur qui hésite à le rejoindre ou à s’émanciper sur les planches avec les deux comédiens. Et puis il y a surtout toutes les combinaisons possibles où les musiciens parlent et chantent, où les comédiens oublient le sens des mots pour faire entendre leur son, leur musique ? Il y a beaucoup d’ombres, et des lumières pour les contrarier, les provoquer ou les faire disparaître, il y a une boite magique, c’est-à-dire la magie, l’humour, la tendresse et quelques autres arguments du spectacle. Car Commentaires est un spectacle : où l’on s’invite à commenter soi-même, à suivre et peut-être à se perdre dans les méandres d’un joyeux désordre.
Représentations :
21 au 27 mars 1997 : Marseille, Friche de la Belle de Mai
15 et 16 mars 1997 : Athènes, Megaron Concert Hall
8 et 9 mars 1997 : Berlin, Hebbel Theater
22 février au 1er mars 1997 : Munich, Bayersisches Staaschauspiel, Marstall
12 au 30 novembre 1996 : Théâtre Nanterre-Amandiers
21 au 26 juillet 1996 : Festival d’Avignon (création du spectacle)
22 et 23 mars 1996 : Nanterre, Maison de la Musique (création de la musique en version concert)