Hashirigaki réunit trois interprètes aux talents multiples : tour à tour comédiennes, danseuses, musiciennes, les différentes facettes de leur talent sont sollicitées à chaque moment de ce spectacle au titre japonisant qui signifie à la fois courir, se dépêcher et rédiger, faire des esquisses. Marie Goyette, pianiste canadienne, exceptionnelle personnalité que révéla un précédent spectacle du compositeur allemand (La Reprise) est désormais associée à la danseuse-chanteuse suédoise Charlotte Engelkes et à la stupéfiante joueuse d’instruments traditionnels japonais Yumiko Tanaka. En faisant dialoguer ces trois mondes exotiques sur fond de musiques pop, Heiner Goebbels construit sa propre fable, inspirée de la somme de Gertrude Stein The Making of Americans et d’un texte extrait de Geography and Plays du même auteur.
Heiner Goebbels appréhende de façon décalée les rapports entre le corps et son double, entre l’humain et son espace, et fait résonner la langue, les instruments et les accessoires de façon improbable en revisitant des airs des Beach Boys (Caroline, No, Don’t talk [put your hand on my shoulder] et I just wasn’t made for these times). Plasticien autant que musicien, bricoleur et recycleur tout à la fois, l’artiste collectionne dans Hashirigaki des instants d’étrangeté, les sonorise et les colorise, histoire de bouleverser nos repères perceptifs.
Représentations :
9 au 30 mars 2001 : Théâtre des Amandiers, Nanterre (création en France)