Medeamaterial
Pascal Dusapin/Heiner Müller, André Wilms, Laurence Equilbey

Medeamaterial

Opéra de Pascal Dusapin
(1991) Commande de l’Opéra royal de La Monnaie de Bruxelles
(création à Bruxelles le 13 mars 1992)

 

 

Texte :

Heiner Müller (Medeamaterial)

Mise en scène :

André Wilms

Direction musicale :

Laurence Equilbey

avec :

Chantal Perraud (Médée), Eiko Morikawa (Médée, le 24 septembre 2000), Rebecca Ockenden, Sylvie Colas, Isabelle Dupuis-Pardoël, Jean-Paul Bonnevalle (quatuor vocal), Chœur de chambre Accentus, Orchestre Léonard de Vinci de l’Opéra de Rouen,
comédiens : Evelyne Didy (Médée), Marc Bodnar (Jason), Isabelle Patey (La nourrice), Frédérique Michel (Créuse)

Décor :

Nicky Rieti

Lumière :

Bruno Goubert

Costumes :

Eva Dessecker

Création masques et maquillages :

Cornelia Wentzel

Chef de chant :

Jean-François Ballèvre

Assistant musical et préparation du chœur :

Denis Contet

Assistantes à la mise en scène :

Eva Kiefer, Jeanne Roth

Production :

T&M-Nanterre

Coproduction :

Théâtre Nanterre-Amandiers, Léonard de Vinci/Opéra de Rouen, Octobre en Normandie, Festival Musica, La Filature de Mulhouse, avec l’aide de la Maison de la Musique de Nanterre

Création :

23 septembre 2000, Mulhouse, La Filature, Festival Musica

Galerie

Médée, passionnée et meurtrière

 

Précisément trois siècles après Marc-Antoine Charpentier – qui signe le premier opéra consacré à Médée -, Pascal Dusapin fait sienne l’héroïne passionnée et meurtrière de ses enfants.

Medeamaterial (Matériau Médée), deuxième opéra de Pascal Dusapin, questionne à nouveau la relation intime de la musique avec le chant et avec le texte, en l’occurrence celui de Heiner Müller, saisi au mot près, dans sa langue, l’allemand. Pascal Dusapin, qui n’a pas rencontré le dramaturge allemand, s’est senti libre de donner, grâce à ce long monologue dépouillé de toute action véritable, sa propre lecture du mythe. La partition fait ainsi la part belle aux voix, à la manière de l’opéra baroque : celle de Médée, bien sûr, long et périlleux lamento pour soprano colorature, prolongé et élargi, dans sa partie médiane par un quatuor vocal madrigalisé, celles du chœur ensuite qui donne à l’œuvre sa couleur originale, associé à l’orchestre de cordes. Médée est chez Pascal Dusapin un corps parcouru de spasmes rentrés, libéré par des salves sporadiques et fulgurantes, autour duquel les voix résonnent en écho. Dans un style âpre et expressif, cet art du chant est ici consommé et primordial : il donne à cet opéra sa véritable dimension lyrique, méditative et violente.

Cette production repose principalement sur un désir : restituer le texte, considérer la musique et sa propre dramaturgie qui d’elle-même fait surgir le lyrisme emporté du mythe. Laurence Equilbey, en brillante et fidèle interprète des partitions chorales de Pascal Dusapin, et André Wilms, en compagnon de théâtre de Heiner Müller, comédien rompu à ses textes, étaient alors associés pour la création en France de l’ouvrage.

Représentations :
4 au 15 décembre 2000 : Théâtre des Amandiers, Nanterre
3 octobre 2000 : Opéra, Rouen
23 et 24 septembre 2000 : La Filature, Mulhouse (création en France)

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